Aujourd’hui 2 avril, petite navigation pour se rendre aux
Saintes. Nous réussissons à faire de la
belle voile, mais pas sur le bon cap.
Nous sommes obligées de finir à moteur.
Une fois au Saintes nous prenons une boule pour les trois prochaines
nuits. Nous planifions une petite
excursion dans la baie à Pompierre pour le lendemain midi avec pique
nique.
Malheureusement le destin en a
décidé autrement. Normand a eu mal
au cœur toute la nuit et au petit matin se plaint de mot de ventre aigu. Je
soupçonnais quelque chose de plus grave qu’une simple indigestion. Après discussion avec Lise et Benoit, nous convenons
que Normand doit voir un médecin et c’est urgent. Lise appelle via la VHF le LSM afin de
vérifier s’il y a un médecin sur l’île.
Ceux-ci, d’une grande gentillesse et courtoisie, nous dise d’amener
Panache à quai et que Normand sera pris en charge par les ambulanciers et sera
amené chez le médecin.
(Je n’ose pas imaginer l’opération d’accostage au quai sans
la précieuse aide de nos amis Lise et Benoit de Vomo ainsi que Céline et Claude
de Nenu-Farr. Leur soutien physique et
moral lors des jours qui ont suivis, fut incommensurable. Un immense merci pour leur soutien, leur compréhension et leur chaleureuse présence. Je m'en voudrais de passer sous silence la précieuse assistance courriel de Louise et Denis de Prana. Louise de par sa formation d'infirmière, me traduisait les aléas du traitement appliqué à Normand. Que cela fut rassurant et encourageant. Un gros merci.)
Le bateau fut amené à quai avec Benoit et Claude, moi je
m’occupe de mon grand, et Lise et Céline attendent les amarres au quai. 10hre30 Normand sera amené à l’ambulance puis
en route chez le médecin. Jo étant très
émotive demande à Lise de l’accompagner.
Le médecin fait son diagnostique, il croit une péritonite. Il nous dit d’amener Normand à l’hôpital de
Pointe à Pitre. Il demande dans combien
de temps pouvez-vous y être? ‘’Cinq
heures, nous sommes en voilier, et c’est à vingt miles des Saintes’’. Celui-ci en réponse, prend son cellulaire et
contacte le CHU (centre hospitalier universitaire) et demande un hélicoptère
pour évacuation d’urgence. On se rend à
l’aéroport afin d’attendre l’hélico.
Elle arrive, le médecin à bord ré-évalue Normand, le met sur perfusion, et
lui donne un calmant. On le prépare pour
la transportation. Avec les médicaments
administrés Normand est stabilisé et moins souffrant. Cela est rassurant. Mais l’hélico sera réquisitionné pour une
autre urgence, un accident de la route impliquant un piéton et une motocyclette. Pendant ce temps Lise et Jo retourne au
bateau chercher des vêtements afin de se rendre à Pointe à Pitre en prenant le traversier, qui part des Saintes à 15hre30. Benoit
tient compagnie à Normand en attendant le retour de l’hélico. Seize heures Normand part en hélico. Nous en traversier. Une fois arrivé à l’hôpital, c’est l’attente
pour passer un scanner. Minuit trente,
le verdict tombe : occlusion intestinal.
Le médecin parle d’opération mais seulement après avoir essayé un traitement
médical. Celui-ci consistant à donner
une chance au système digestif de se replacer par lui-même, avec assistance, de
se remettre à fonctionner normalement.
Finalement dans la nuit de vendredi à samedi tout finira par
passé naturellement. Samedi Normand et
moi étions heureux, comme des parents dont leur enfant vient de faire sa
première selle sur son petit pot. Mais
nous étions surtout heureux d’entrevoir que tout se règle naturellement sans intervention
chirurgicale. Mais tout ce passe
lentement et graduellement. Étape par
étape. Normand est toujours branché avec
son soluté qui le nourri et n’a rien avalé de liquide ou de solide depuis
mercredi. Puis dimanche matin le médecin informe
Normand, que ce qui vient de se produire peut se reproduire à n’importe quel
moment. Alors autant le moral était haut
hier autant il est passé sous la barre du zéro aujourd’hui. Après discussion, Normand et moi en venons à
la conclusion qu’il sera plus prudent pour Normand d’entrer au Québec et de
continuer l’investigation. Dès lors
nous analysons la situation afin que Panache puisse se rendre à Grenade. Et c’est ainsi qu’une amie à nous, Christiane
Thuraine, est appelée à la rescousse, et qui se joindra à Jo pour amener à bon
port Panache. Christiane arrive à bord
le 10 avril. Normand quitte le 13 avril
au matin. Benoit propose d’amener
Normand à la capitainerie, pendant que Jo prépare le bateau afin de quitter
vers Roseau, en Dominique. Parti à
6hre15 à moteur. On fera la distance
moitié sous voile et moteur. Arrivé à
17hre15. On prend un mouillage. La nuit s’avèrera rouleuse.